Dom La Nena releases new album 'LEON'

Dom La Nena releases new album 'LEON'

Leon  - sortie le 7 AVRIL 2023 (Sabia / Big Wax / Alter K)

En concert à Paris le 7 JUIN au Théâtre de l’Athénée

Après l’excellent Tempo en 2021, Dom La Nena est de retour avec un nouvel et quatrième album solo intitulé Leon, d’après le doux surnom de son violoncelle. Un écrin instrumental, intime, hanté et transcendantal. Une déclaration d’amour à son complice de toujours, un retour aux sources d’une grande sensibilité.

Leon, c’est d'abord l’histoire d’un bouleversement originel : la découverte de la musique classique. Bien sûr que la native de Porto Alegre pousse au son des plus belles variations du répertoire brésilien et latino-américain. Mais après une première épiphanie nommée Vivaldi, Dom La Nena s’épanouit aussi en compagnie des œuvres romantiques de Chopin ou du minimalisme de Philip Glass qui semblent déjà lui montrer la voie.  Celle du violoncelle, qui entre dans la vie de Dom La Nena comme le meilleur des alliés pour parer à la douleur de l’exil, du déracinement, alors que sa famille s’installe à Paris. Dom La Nena a 8 ans et c’est en maniant l’archet qu’elle trouve la paix et puis Leon, que ses parents lui offrent juste avant de rentrer au Brésil quatre ans plus tard.

Plus qu’un modeste violoncelle d’étude, Leon est évidence, coup de foudre, confident, ami et compagnon. Avec les joies, malgré les peines, dans la solitude des heures et des heures et des heures passées à s’exercer, Dom La Nena développe avec son instrument une relation fusionnelle, une intimité, une amitié à laquelle la musicienne rend aujourd’hui hommage avec ce nouvel album, vingt ans après leur rencontre. Mais encore fallait-il que la compositrice ne se l’autorise.

De retour au Brésil, âgée seulement de 12 ans Dom La Nena contacte la violoncelliste américaine Christine Walevska, déesse du violoncelle vivant entre New York et Buenos Aires qui l’encourage alors à la rejoindre en Argentine pour devenir son élève. Dès lors, Dom La Nena ne compte plus les kilomètres ni les efforts pour grandir avec son instrument.

Rappelée par Paris quelques années plus tard, tout s’enchaîne très vite pour Dom La Nena à la sortie du conservatoire : Jane Birkin, Jeanne Moreau, Etienne Daho, Sophie Hunger… Tou.te.s réclament ses talents d’instrumentiste, son élégance. Piers Faccini ne s’y trompe pas non plus lorsqu’il produit Ela en 2013, le premier album solo de Dom La Nena qui pendant ce temps-là multiplie les dates par centaines dans le monde entier et les projets, s’associant notamment à la chanteuse Rosemary Standley pour former le duo Birds On A Wire.

Parallèlement, la violoncelliste poursuit son aventure solo : Soyo en 2015 puis Tempo en 2021, nominé aux Victoires du Jazz et plébiscité par la presse internationale — BBC, The New York Times, NPR, The Guardian ou encore El Pais.

D’un disque à l’autre, Dom La Nena chante le temps, ses rêves, ses peurs aussi, sous la forme de ritournelles tendres et poétiques, toujours soutenue par son violoncelle.

Du besoin de se renouveler, du plaisir de revenir à la source, du désir de rendre grâce à son plus fidèle compagnon… Aujourd’hui naît Leon.

Un disque conçu et enregistré seule, en deux mois, à domicile, avec un seul micro — avant d’être mixé par Noah Georgeson, connu pour ses collaborations avec Rodrigo Amarante ou Devendra Banhart.

Leon, un véritable chef d’œuvre de musique de chambre composé dans une quête de simplicité, d’émotion et de beauté, ne répondant qu’à l’intuition, l’improvisation et à une seule contrainte : composer uniquement avec et pour le violoncelle. Un exercice inédit pour Dom La Nena qui, avec Leon, renoue avec son instrument, reprenant le cours de leur dialogue intérieur. La compositrice se recentre sur son son, sa matière, ses textures, ses nuances, sa capacité à créer des mondes et à les habiter. Enfin, le soliste, c’est lui.

Motifs répétitifs, orchestrations épurées, bourdons tenus comme un om̐… Pour donner corps à Leon, Dom La Nena déploie une approche minimale très proche du mantra, dont elle connaît par cœur le principe actif en répétant chaque jour les mêmes exercices lorsqu’elle travaille son instrument. Un état d’oubli de soi, de concentration, d’apaisement, d’instant présent pur.

Grâce à ces retrouvailles, Dom La Nena s’offre aussi une libération, elle que la rigidité de l’apprentissage classique et le poids du répertoire avaient fini par complexer. Avec Leon, Dom La Nena s’autorise un imaginaire, le sien, des paysages instrumentaux tour à tour inspirés par le cinéma féministe et pionnier de Germaine Dulac, la valse tourbillonnante d’Anna Karenine, l’hiver, les tempêtes de l’âme et du monde, le déchirement des départs, le romantisme des quais de gare. Une collection d’histoires qui pourraient n’en être qu’une, la vôtre pourquoi pas, un monde en soi peuplé de textures soignées, de voix spectrales et de silences contemplatifs.

Ainsi avec Léon, exit les mots mais pas le dire.

Il y a tant de manières de dire je t’aime.

Jeanne Lacaille