Henri Salvador , 10 ans déjà ...
13th février 2018
10 ans déjà qu'il nous a quitté , nous vous proposons une plongée dans sa vie trépidante pour ne pas oublier l'immense artiste - auteur, compositeur, interprête - qu'il était .
Photo Studio Harcourt 1949
L'arrivée en France et ses débuts
Le Jeune Henri débarque du paquebot Pérou au Havre le 16 août 1929, à l’âge de 12 ans, en compagnie de toute sa famille. Il est le benjamin d'une fratrie comprenant sa sœur Alice et son frère André, avec lequel il chanta en duo au début de sa carrière.
Alors qu’il s’esclaffe tous les dimanches devant le numéro du clown Rhum au cirque Médrano, il est convoqué en coulisse par ce même clown qui le remercie pour son rire tonitruant et lui offre de revenir à chaque représentation, pour rire, gratuitement.
Timide mais comprenant que son rire est son arme, il fait le pitre devant les terrasses des cafés parisiens et décide d'arrêter ses études à 15 ans.
En 1933, un de ses cousins lui fait entendre les disques de Louis Armstrong et Duke Ellington. Fasciné par le jazz, il écoute cette musique à longueur de journée, et apprend la guitare dans sa chambre 18 heures par jour. Jusqu'au jour où il accompagne son frère André dans des cabarets parisiens. Ses talents de musicien, mais aussi d’amuseur, le font connaître et apprécier du public. En 1935, ils jouent au Jimmy’s Bar, cabaret de Montparnasse renommé de l’époque ; Henri y enchaîne les jam-sessions avec Lester Young, Benny Carter ou Eddy Louiss avec un succès certain. Django Reinhardt qui trouve des parfums tropicaux dans le jeu d'Henri l'engage comme accompagnateur.
Mais au moment où il commence à devenir professionnel, il est mobilisé à Jouy-en-Josas. Démobilisé en 1940, à l’issue de la Drôle de Guerre, il s’enfuit en Zone Libre, grâce à des faux papiers. « Noir de peau », il porte sur lui son « étoile jaune ».
L’extraordinaire aventure sud-américaine avec Ray Ventura et ses Collégiens
Arrivé en Zone Libre, il est d'abord chanteur dans un orchestre à Nice, puis guitariste à Cannes au Maxim's, au sein de l'orchestre de Bernard Hilda où Ray Ventura le remarque…. Pour fuir les lois racistes et antisémites de l’occupation allemande, Ray Ventura réussit in extremis, en novembre 1941 à entraîner son orchestre au Brésil et en Argentine.
C’est ainsi que Coco Aslan, Loulou Gasté, Paul Misraki, Guy Paquinet, Micheline Day rejoints par quelques nouveaux dont André Ekyan, Hubert Giraud, Alain Romans et Henri Salvador embarquent sur le Cadix en Espagne pour Rio. « Il avait réussi à négocier, à Vichy, 25 passeports pour ses musiciens. Cela m’a sauvé la vie ».
Au Brésil, désagréable surprise, l’accueil se montre plus que réservé. Les carioca ne les ont pas attendus pour découvrir les grandes formations. A peine arrivés à Rio, l’orchestre débute au très chic Casino da Urca où, malgré le niveau de jazz, il faut attendre les imitations de Popeye, The Sailorman, par Henri pour que l’ambiance se dégèle. « Nous jouions au casino d’Urca. On passait après les cracks comme Bing Crosby. Au début, l’accueil a été glacial. Puis on a fini par faire un triomphe ».
« J'ai appris le brésilien en quinze jours, et je me suis mis à faire des sketchs en brésilien, tout en chantant en français. C'était la guerre et je faisais le bruitage de bombes différentes, comme la bombe brésilienne qui faisait “boum tchikiboum tchikiboumboum”. »
Après quatre mois à Rio, des semaines de tournée au Brésil, l’orchestre se produit en Uruguay, puis en Argentine où ils enregistrent même pour Odéon de juillet à décembre 1942. Pour la première fois la voix de miel d’Henri est gravée : «Premier Rendez-Vous »…C’est après une désastreuse tournée au sud de l’Argentine et au Chili que l’Orchestre se sépare ; Ray Ventura remonte un orchestre avec lequel il continue d’enregistrer pour Odéon de mars à novembre 1943…notamment quelques titres de Paul Misraki chanté par Henri (« C’est la première fois ») ; P. Misraki était le compositeur attitré de cette formation et un mélodiste exceptionnel à qui Henri a toujours rendu hommage…en témoigne la magnifique chanson « Je Sais Que Tu Sais » (P.Misraki), réenregistrée pour l’album Chambre Avec Vue en 2000.
Après un dernier passage à Buenos Aires, l’orchestre est dissous en novembre 1944. Ray Ventura et Paul Misraki rentrent en France via New York. Henri Salvador, quant à lui, accepte un contrat pour effectuer une tournée solo au Brésil ; il va concurrencer les stars américaines dans leur propre langue. Il joue avec succès devant des salles remplies de milliers de soldats américains. Mais il se fait effroyablement escroquer sur le montant du cachet. Star au Brésil mais complètement fauché, il saute dans le premier bateau à la nouvelle de la reconstitution de l'Orchestre à la Libération.
Premiers succès parisien…
De retour dans l’Hexagone, il ne tarde pas à quitter l’Orchestre, lassé d'être le fantaisiste surtout reconnu pour son jeu scénique ; il monte son propre orchestre en 1946, avec succès. En 1947, il propose au directeur de Bobino de l’embaucher en vedette à part entière, prenant le pari de n'être payé que par les entrées. Dès sa première scène le 18 octobre 1947, il rencontre le succès.
1948 - MALADIE D’AMOUR (Leona Gabriel Soime - Jean Marcland / Leona Gabriel Soime - Henri Salvador) © Les Editions Transatlantiques
En 1947, il enregistre son premier 78 tours, « Maladie d'amour » ; cette biguine fut enregistrée pour la première fois en 1931 par Léona Gabriel; la chanson d’origine mentionnait une femme d'âge mûr, surnommée Chacha, qui avait l'habitude de s'amouracher de garçons bien plus jeunes qu'elle, ce qui faisait jaser. Dans les paroles en créole antillais de la version enregistrée par Henri Salvador, on retrouve bien une Chacha…ainsi que dans le titre Cha Cha Cha D’Amour, tel qu’interprété par Dean Martin.
« Je voulais faire connaître les Antilles aux Français et ça a fait un succès formidable. Un jour, je la chante dans le top du top du cabaret londonien, le Coconut Grove. Le chef d'orchestre l’entend, l'enregistre à son tour et ça devient un succès en Angleterre, puis en Allemagne et enfin aux États-Unis, où Nat King Cole l'a enregistrée, parmi les 2 500 interprètes de la chanson. Sur l'autre face de Maladie d'amour, il y avait « Clopin-clopant » (B. Coquatrix/P. Dudan), qui a fait aussi un succès mondial, enregistré notamment par Frank Sinatra.»
Jean Marcland, plus connu sous le pseudonyme de Marc Lanjean, compositeur de musique de films et de chanson, qui lui aussi avait joué au sein de l’Orchestre de Ray Ventura, co-signe les paroles de la chanson. Cette même année 1947, Marcland crée Les Éditions Transatlantiques en tant que département « classique » du groupe des éditions Ray Ventura. L’œuvre entre au répertoire de cette belle maison d’édition rachetée par Première Music Group.
Il existe de nombreuses reprises de la chanson. Parmi les artistes qui l'ont interprétée, on peut citer Jean Sablon, Sacha Distel, La Compagnie créole, Xanti, Francky Vincent, Manu Dibango et Jacob Desvarieux , Jacky Terrasson, Helena Noguerra... ici.
Maladie d'amour a été adaptée en anglais, en allemand (à noter le superbe album de Céline Rudolph) et en espagnol, avec des variantes dans le titre et dans l'interprétation musicale.
En 1957, elle est enregistrée sous le titre Melodie d'amour par The Ames Brothers, avec des paroles en anglais de Leo Johns, et par Angèle Durand avec un texte en allemand de Heinz Woezel (alias Glando). Count Owen and His Calypsonians proposent Melody of Love en 1960, tandis que pour Dean Martin se sera Cha cha cha d'amour en 1962. Les mexicains de Los Rebeldes del Rock chantent, quant à eux, Melodía de amor en 1960, avec une adaptation signée Guillermo Tena. Ici
DES PAROLIERS EXCEPTIONNELS
Henri Salvador a travaillé avec les plus grands auteurs, compositeurs de son époque :
Boris VIAN, Bernard DIMEY, Bernard MICHEL, Maurice PON, Claude NOUGARO, Gisèle MOLARD, George MOUSTAKI, Mireille, Jean NOHAIN, Guy BONTEMPELI, Pierre DELANOE, MOUSTACHE, Françoise DORIN, Michel RIVEGAUCHE, Charles AZNAVOUR, Michel MODO, Bruno COQUATRIX, Pierre DUDANT, Alain GORAGUER, Keren Ann ZEIDEL, Léo FERRE, Monique GUERIN, Eddie BARCLAY, Jean DREJAC, Boris BERGMAN, Jean-Claude VANNIER, Paul MISRAKI, Mimi PERRIN, Maurice TEZE …
BERNARD MICHEL ET MAURICE PON
B.Michel et M.Pon (date inconnue)
Entre grandes scènes et cabarets plus exigeants – qu’il ne dédaigne pas malgré un vrai succès populaire –, Henri Salvador traverse ainsi le début des années 1950, en compagnie de ses fidèles paroliers, Maurice Pon et Bernard Michel, rencontrés en 1947 au sein de l’Orchestre Ray Ventura.
Maurice Pon, Henri et la Bossa Nova
De la collaboration entre Henri Salvador et Maurice Pon, sont issues plus de 250 chansons parmi lesquelles : Le loup, la biche et le chevalier (Une chanson douce), Le Travail c’est la Santé, Tu fais partie de mon été, Sacré Menteur, Tu es le roi des menteurs, L’abeille et le papillon, Le petit indien, ou encore les chansons pour la série TV Les Bestioles. Ici.
Maurice Pon et Henri c’est aussi la Bossa Nova… : En 1957, Henri Salvador fait la connaissance déterminante de Joao Gilberto. Ils enregistrent l’année suivante l’album « Chega de Saudade », considéré comme point de départ de la Bossa Nova, savoureux mélange de jazz et de samba. Entre-temps, Antonio Carlos Jobim, co-fondateur du genre, déclarait avoir été fortement influencé par la chanson « Dans mon île » (M.Pon - H.Salvador), découverte dans un documentaire italien en 1957 dans lequel jouait Salvador.
Henri Salvador raconte « C'est en tout cas une chanson magique. Elle date de 1957. Je l'ai faite avec mon copain Maurice Pon dans une loge de l'Alhambra à Paris. Je l'ai mise dans un film italien de Alessandro Blasetti qui a fait le tour du monde, Europa di Notte. Par chance, Antonio Carlos Jobim est allé voir le film et, quand il a entendu la chanson, il s'est dit : voilà ce qu'il faut faire, il faut ralentir le tempo de la samba. Et il a créé la bossa-nova. C'est une coïncidence extraordinaire (…) il aurait pu entendre une autre chanson que celle-là. Quand j'ai travaillé au Brésil avec les musiciens de Jobim, ils m'ont tous dit merci parce que j'avais fait avancer la musique brésilienne ! Alors que ça tient davantage de l'accident heureux (…). Jobim est un dieu, pas moi… ».
Lorsqu’il revient au Brésil, en 2006, Henri y est accueilli comme un roi. On lui fait poser l’empreinte de ses mains sur le mythique trottoir de la Toca do Vinicius. Il chante en duo avec Gilberto Gil, alors ministre de la Culture, qui le décore de l’Ordre du Mérite et pleurera, deux ans plus tard, la disparition de « l’un des principaux chantres de la bossa nova ».
Après sa mort, à Rio de Janeiro, une plaque commémorative a été apposée à l'entrée de l'Institut culturel Cravo Albin, en souvenir du séjour du chanteur français en 1942.
Bernard Michel :
Bernard Michel et Henri Salvador, ce sont 45 ans de complicité, d'amitié et de créations ; leur collaboration fut très fructueuse : C’est pas la joie, Aime Moi, Tu es entrée dans mon âme, La Jalousie, Moi J’Prends Mon Temps, Twist SNCF, J'étais une bonne chanson, Le Clochard, Ma Doudou, Les Aristochats, Peter Pan, Le Voyageur, La Femme d'affaire, Pauvre Jésus Christ, Les Voleurs d'eau, et bien d’autres ... ici.
Ils écriront ensemble des chansons pour Régine, Annabel Buffet, Audrey Arno, Tiny Yong, Yvette Giraud, Jean-Paul Mauric, Jean Sablon…quelques-unes ici.
BORIS VIAN
Au milieu des années 50, Henri Salvador rencontre via le pianiste de jazz Jack Diéval, Boris Vian, fanatique de jazz et militant subtil de l'antiracisme qui va permettre au chanteur de produire, à partir des stéréotypes de l'époque, une contre-image d'autant plus efficace qu'elle prend le parti de l'humour. Leur collaboration donne lieu à plusieurs chansons mémorables, de styles très différents : chansons humoristiques Le blues du dentiste, Une bonn’Paire de Claques ,Le Voyeur , Faut rigoler …), rocks, blues fantaisistes (Dérouillade Blues), chansons d’amour (Tout au fond de mon cœur, Ma Petite Amie, L’Amour...), chanson pour big band ( Trompette d’Occasion …) ici
Avril 1958, Barclay. Orchestre de Quincy Jones. Disque de référence. Standards du blues française…Blues du Dentiste, Trompette d’Occasion…
Une dizaine d’années plus tard, Salvador déclara : « Boris avait un trop gros cerveau. Il n’était ni d’hier, ni d’aujourd’hui, mais de demain. Il a écrit des livres, des romans, des opéras, des pièces de théâtre. J’ai eu la chance de collaborer avec lui et il m’a appris bien des choses. Il avait une grande emprise sur moi, une emprise très curieuse, même : quand il venait à la maison, il n’avait qu’à me regarder pour que je me mette à trouver des thèmes de chansons. C’était magique ! Puis, il prenait un crayon, et il écrivait les paroles aussi vite que je composais la musique. » cité dans Les Vies parallèles de Boris Vian, sous la direction de Noël Arnaud, revue Bizarre n°39-40, février 1966 - Jean-Jacques Pauvert Edit.).
Les récitals se multiplient en France et à l'étranger. En 1954, Henri Salvador donne un concert à la salle Pleyel (Paris), comble. L'année suivante, il donne 6 mois de récitals dans la capitale
.
Affiche des concerts de l'époque
En octobre 1956, il part aux Etats-Unis où le célèbre animateur de télévision, Ed Sullivan, l'engage deux semaines dans son show. Son tempérament d'homme de scène, de véritable "showman" tel que les Américains le conçoivent, séduit les critiques de New York qui le surnomment "Fire Ball".
En 1956, le jeune Michel Legrand, qui avait déjà une très bonne notoriété dans le milieu du jazz mais aussi comme arrangeur et musicien (il accompagne Henri avec son orchestre à Pleyel en 1955), rentre de New-York avec dans ses bagages un tout nouveau genre musical : le rock’n’roll. Pour Henri et son acolyte Boris Vian, le rock'n'roll n’est rien d’autre qu’une mauvaise parodie du jazz, et s’il devait conquérir la France, ce ne serait que sous forme de pastiche, de blague. C’est ainsi que sous les pseudonymes de Henry Cording (saluons le jeu de mot), Vernon Sinclair (pour Boris Vian) et Mig Bike (pour Michel Legrand), les trois amis enregistrent un disque parodique : Henry Cording and his Original Rock and Roll Boys. Et le canular se transforme en succès ! Salvador, Vian et Legrand, qui ne croyaient nullement en l’avenir du rock français, se retrouvent malgré eux précurseurs du genre ; « Va t'faire cuire un œuf », « man » ou « Rock hoquet » sont en fait pris au sérieux, du moins musicalement.
En 1959, la mort subite de Boris Vian laisse Henri Salvador orphelin. Mais, plein de ressources, il monte sur scène à l'Alhambra, et pendant de nombreux mois, il joue et chante à guichets fermés.
En 1961, il obtient un très fort succès lors d'un passage de 12 semaines à la télévision italienne. Il décide alors de ne se consacrer qu'à la télé. Dès 1962, Henri et sa femme, Jacqueline Garabédian, étudiante égyptienne devenue son épouse en 1950 et son imprésario, fondent leur propre maison d'édition musicale. Leur premier succès est "Le Lion est mort ce soir".
1962 - SYRACUSE (Bernard DIMEY, Henri SALVADOR) © Première Music Group
Bernard Dimey
Henri Salvador rencontre Bernard Dimey à la fin de l’année 1962 dans un bar de la butte Montmartre. Ce jour-là, le poète, après plusieurs verres de Whisky, lui parle d’un début de texte qu’il vient d’écrire et dans lequel il a réuni quelques très beaux mots de la langue française et quelques destinations de rêve comme Kairouan, l’île de Pâques et Syracuse. Henri trouve que c’est un très bon début de chanson et propose à Bernard Dimey de creuser cette idée. Quelques jours plus tard, les deux hommes se retrouvent au domicile d’Henri et ses lancent un défi. Henri se met au piano et commence à composer une douce mélodie, tandis que le poète écrit d’un seul trait, en trente minutes, la suite de son texte ; “Bernard devait terminer les paroles avant que je finisse la mélodie. Il a gagné.” Ainsi naît la chanson Syracuse que Salvador enregistre pour la Face B de son nouveau 45 tours en hommage à son pianiste préféré, Count Basie, qui sort au printemps 1963, distribué par les Disques Philips.
Au départ Syracuse est un peu éclipsé par le succès de Count Basie. Henri sait que pourtant que c’est une très bonne chanson et la propose à Yves Montand. Dans l’appartement de ce dernier, place Dauphine à Paris, il lui fait écouter Syracuse. Yves n’est pas très emballé mais en voyant au coin de la pièce, Simone Signoret avec les larmes aux yeux, il change d’avis et accepte d’inclure Syracuse à son répertoire. Il ne sera pas le seul : Jean Sablon fait la même chose en 1964 et classe la chanson dans les hit-parades. Au fil du temps, cet hymne aux voyages devient un grand classique du répertoire français et fait le tour du monde.
Petite anecdote : à la fin de sa vie, Henri Salvador aimait raconter, avec l’humour qui le caractérisait, qu’il avait été le meilleur porte-parole de l’office de tourisme de cette ville italienne. Il disait en 2007 : « Je ne suis jamais allé à Syracuse et pourtant, combien de personnes ai-je emmené dans cette ville ». (1001 histoires secrètes de chansons Par Fabien Lecoeuvre)
Ensemble ils écriront un bon nombre de chansons dont : Envie de Toi, Sans Toi, Les Voiles du Bateau…ici
Le Label Rigolo
La carrière prend un tournant dans les années 1960, en grande partie grâce aux émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier, dans lesquelles il interprète des chansons humoristiques, qui le consacreront comme chanteur populaire : Faut rigoler, Juanita Banana, etc.
Il crée en 1964 son propre label, « Rigolo », qui publiera dorénavant tous ses disques jusqu'en 1984, ainsi que ceux de quelques autres artistes : Tiny Yong, Jacky Moulière, Baris Manço, les Bretell's, Jacqueline Boyer, Audrey Arno… ici
Henri Salvador enchaîne les tubes ‘rigolos’ (Zorro est arrivé, Le travail c’est la santé, Juanita Banana…), aux clips toujours plus déjantés les uns que les autres. Un goût pour la mise en scène et la comédie qui répond parfaitement à la culture émergente : celle de la télévision.
Dès 1968, Henri Salvador revient justement en force à la télévision dans un show à sa dimension, "Salves d'or". Le succès est tel, qu'avec son épouse, il en produit 4 autres jusqu'à la fin 1969.
En 1971, les studios Walt Disney se joignent à Henri Salvador pour lancer la chanson "Les Aristochats", chanson inspirée du dessin animé sorti en 1968. Salvador, qui a enregistré ce titre seul dans un studio improvisé chez lui, obtient pour cette performance, le prix de l'Académie Charles Cros. Leur collaboration durera jusqu’en 1976 ici
En 1978 Henri enregistre deux titres expérimentaux à base de synthés et de voix robotiques.
Issus d'un même maxi, On l'a dans l'baba et On a tous la tête à l'envers détonnent parmi le catalogue du chanteur. Dans une démarche expérimentale pour l'époque, il a posé sa voix sur ces deux morceaux électroniques, aux accents disco en utilisant des filtres qui déforment sa voix, accompagnée par un synthé. ici
En novembre 1982, Salvador fait son grand retour sur scène, sous le grand chapiteau de la Porte de Pantin, salle de spectacle disparue depuis. Pendant 60 soirées exceptionnelles, il présente un show devant une salle comble. Il est accompagné pour l'occasion par de grands noms du jazz français comme Maurice Vander ou Eddy Louiss. Cette même année, il quitte RCA, sa maison de disques depuis 1977, pour le label DISC AZ chez qui il sort deux albums en public.
En 1985, il change à nouveau de maison de disques, et signe cette fois sur le label EMI Pathé Marconi. A cette occasion, sort son premier album de titres originaux depuis 1978, "Henri". En octobre, il s'installe au Palais des Congrès pour une nouvelle série de concerts à la tonalité plutôt jazzy. Ces récitals présentés à l'époque comme ses Adieux au music-hall, sortent sur un double album en 1987.
1989 : "Des Goûts et des Couleurs"
Cet album est l’occasion d’une collaboration avec Claude Nougaro pour le titre éponyme. Egalement un inédit écrit par Boris Vian, La Dernière Danse ici
En 1990, Henri Salvador signe avec Carrère Music pour la publication d'une compilation et d'une anthologie en 8 volumes qui voit le jour en 1991.
En 1992, Henri Salvador revient à sa première passion, le jazz, et donne des récitals dans les clubs de jazz parisiens.
1994 : "Monsieur Henri"
C'est à New York que Henri Salvador enregistre en 1994 un nouvel album, "Monsieur Henri", qui sort sur le label Tristar de Sony Music. Entouré d'excellents musiciens américains, Salvador renoue sur ce disque avec ses racines, le blues. Les textes sont signés entre autres par Boris Bergman, Jean-Claude Vannier, Gérard Presgurvic mais aussi des amis disparus tels Bernard Dimey ou Boris Vian.ici
Il reprend même le célébrissime "Layla" d'Eric Clapton. .
2000 : "Chambre avec Vue"
Tantôt poète tantôt humoriste au rire bien connu, Henri Salvador a toute sa vie pris le parti d'allier swing et bonne humeur. Lors de la cérémonie des Victoires de la Musique 1996, à 79 ans, il donne une nouvelle fois la preuve de son professionnalisme et de son enthousiasme en réalisant un mémorable duo avec le chanteur américain, Ray Charles, interprétant Le Blues du Dentiste.
Après quelques années de silence, de pétanque et de farniente, Henri Salvador revient au fronton de l'actualité en 2000 avec un album qui remporte un énorme succès, fort mérité. Entouré d'une équipe toute nouvelle et très jeune, il enregistre "Chambre avec vue", treize titres au charme brésilien. Grâce à son directeur artistique, Marc Domenico, Henri découvre les musiques et les textes d'auteurs tels Keren Ann, Art Mengo ou Thomas Dutronc. La mère de ce dernier, Françoise Hardy, écrit également pour Henri Salvador et accepte de partager un duo avec lui. Le chanteur, du haut de ses 83 ans, est sous le charme et se remet lui-même à la composition pour l'occasion. C'est ainsi que le 17 octobre, sort l'album qui en quelques semaines récolte un disque d'or. Le succès critique est général et tout le monde reconnaît la beauté des chansons, des textes et de l'interprétation.
Sur cet album il remet à l’honneur 4 chansons : Aime Moi (1964), La Muraille de Chine (1969) , Je R’prendrai Bien Un Peu D’Amour (1974), Je Sais Que Tu Sais ( 1989). ici
Année exceptionnelle que 2001. L'année de son retour sous les feux de la rampe, l'année de son retour sur scène : une grande tournée en France avec un passage à l'Olympia du 24 au 27 avril, quelques jours après sa prestation au Printemps de Bourges. En juillet, on le retrouve au festival des Vieilles Charrues en Bretagne, au Paléo Festival de Nyon en Suisse, au Nice Jazz Festival. De toutes parts, on applaudit et plébiscite le fringuant octogénaire. Ravi, l'intéressé continue dès octobre ses concerts à travers la France et s'installe au Châtelet à Paris pour finir joyeusement l'année, du 27 décembre au 4 janvier 2002. Salvador est en forme, et au milieu du succès populaire retrouvé, il choisit de se marier en novembre 2001 avec sa compagne, Catherine Costa, productrice de télévision.
Live
Au printemps 2002, Mr Henri poursuit sa tournée. Brest, Monaco ou Toulouse sont au programme entre mars et avril avant d'attaquer les festivals de juillet : Francofolies de la Rochelle et de Montréal. En dépit de son âge, Salvador continue sa route internationale : New York, Tokyo, la Martinique, la Guadeloupe mais aussi pour la première fois sa terre natale, la Guyane.
En octobre, le chanteur collabore à l'album "Gipsy Project & Friends" du guitariste jazz manouche Bireli Lagrène. Mi-décembre, l'homme au rire le plus fantasque de la chanson française entre au Musée Grévin.
2003 : "Ma chère et tendre"
Henri Salvador est de retour en studio pour enregistrer son album "Ma chère et tendre" hommage à sa tendre et chère Catherine Costa . Sur les quatorze chansons présentes, l'artiste en a composé douze dans la même veine que son précédent opus c'est-à-dire à la fois jazzy, bossa nova, blues et variété. Pour les paroles, Keren Ann et Benjamin Biolay largement présents sur "Chambre avec vue" ne sont présents que sur deux titres "Ma chère et tendre" et "Ailleurs". Ils laissent leur place à Guy Béart, Bernard Dimey, Michel Modo, Jean Drejac, ou encore Maurice Pon et Robert Nyel. ici
L’année 2004 est celle des concerts. Démarrée le 31 janvier, la tournée qu'il effectue en France le mène à Paris entre le 6 et le 15 février pour 7 dates de prestige : en effet, il se produit avec quelques cinquante musiciens sur la scèn
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